Graffitis

On aura beau afficher toutes les propositions, slogans ou protestations qu’on veut sur les murs de nos tours de Babel, ceux-ci ne feront que s’accumuler, couche par couche, et amener plus d’incompréhension, plus d’absence de résultat, plus de vaines promesses, plus de désespoir quant à l’Homme, parce que celui-ci se prend pour un dieu. Plus nos tours de Babel humaines s’élèvent à coup de soi-disant sauveur, de nouvelles solutions miracles, de nouvelles promesses, et plus elles s’écrasent, plus elles se détruisent sous leur propre poids.

Certaines personnes ne veulent plus se contenter de répéter, comme des perroquets, les graffitis qu’ils ont lus sur les murs de la ville. Ils ne veulent plus de vaines promesses. Ceux-ci sortent alors de la ville, vont au désert, pour finalement réussir à entendre le murmure de celui qui parle au fond d’eux-mêmes.

Certains construisent aveuglément des tours de Babel, des empires humains sans but réel. D’autres, les mauvais ouvriers des tours de Babel, se font réellement ouvriers et reconstruisent concrètement, comme saint François d’Assise, l’Église qu’ils désirent habiter.

Certains ouvriers écoutent les murmures de l’Architecte, et d’autres ne font que suivre les coups de fouet d’un contremaître étourdissant. Certains sont des fils, et d’autres sont esclaves de leurs illusions, de leurs graffitis.

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